La force des croyances
Pour commencer, accordons-nous sur ce qu’est une croyance. Et pour cela, tournons-nous vers le maitre en la matière, Robert Dilts (1).
« Une croyance est une affirmation sur soi-même, les autres, le monde, à propos de ce qui relie ces éléments entre eux (relation de cause à effet, de signification) ou à propos de ce qui les délimite (les frontières, le champ d’action du possible ou de l’impossible)».
En d’autres termes, les croyances sont les réponses aux questions :
« D’après vous qu’est-ce qui cause … », « qu’est-ce que cela signifie », et « jusqu’où puis-je aller ».
Je vais vous donner un exemple pour les deux dernières croyances.
Sylvie est en leçon d’équitation. Elle vient de réaliser son enchaînement à l’obstacle et son coach lui fait une remarque sur le fait qu’elle n’a pas suffisamment d’activité au galop. Tout d’un coup Sylvie se sent mal …
Quand on lui demande ce que signifie pour elle la remarque de son coach, elle répond qu’elle est « nulle ». La croyance de Sylvie pourrait avoir cette tête-là : « quand on me fait une remarque négative, cela veut dire que je ne suis pas compétente », ou encore « un être humain peut faire les choses à la perfection ».
Vincent s’est mis tard à l’équitation. Aussi, il est convaincu qu’il pourra aller jusqu’à un certain niveau mais pas au-delà, c’est sa limite. Il ne cesse de répéter que vu son âge, il n’ira que jusqu’au galop 4. Il se peut qu’en, lisant cela, vous vous disiez, « c’est vrai, plus on est âgé, moins on peut progresser », ou que vous vous disiez « pourquoi que jusqu’au galop 4 ? Il devrait se dire qu’il peut aller aussi loin que possible ? ». Cela dépend de vos croyances sur vos limites.
Vous voyez à travers ces deux exemples que ces croyances ont une incidence sur les comportements. Sylvie, convaincue qu’elle est « nulle », n’essaiera pas de faire de beaux passages, et Vincent n’essaiera pas non plus d’aller jusqu’au galop 5 ou 6 ou 7. Ils ne le peuvent tout simplement pas, parce que leur croyance les en empêche. Elles sont une sorte de règle interne : « à un certain âge, c’est fini, on ne peut plus aller très loin ». Et à ce titre, elles vont devenir génératrices de réalité. En effet, Vincent s’arrêtera bien au galop 4.
Ce qu’il est important de retenir c’est que vos croyances ont une influence sur vos capacités. Et qu’en fonction de ce que vous croyez vous allez les verrouiller ou les déverrouiller.
La confiance en soi est la plus importante de nos croyances. Croire que l’on est capable de faire face ou, au contraire, croire que l’on n’a pas en soi les ressources pour le faire, peut tout changer.
Comme les croyances appartiennent à notre subjectivité, les attaquer de front, essayer de vous prouver par A+B que vous vous tromper ne changera rien. Vous avez dû le remarquer, ce n’est pas parce qu’on va vous répéter que « mais si voyons, tu en es capable !!! » que ça change quoi que ce soit. Elles ne fonctionnent pas comme cela et vous trouverez toujours le contre-exemple ou l’argument qui fera que non, vous ne pouvez pas y arriver.
Ramollir ses croyances est possible et nous pouvons en discuter ensemble, mais seulement si vous le croyez aussi.
Nous avons tous à accepter le fait qu’autour de nous se trouveront toujours des personnes aux croyances limitantes. Des personnes là pour nous rappeler que l’on n’y arrivera jamais. Il pourra s’agir d’un ancien maître d’école, peut-être nous-mêmes ou n’importe qui d’autre. N’accordez aucun crédit à ces discours réducteurs. Tout est possible à partir du moment où vous décidez d’aller vers ce pour quoi vous êtes fait.
