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Les facteurs de performance

Comprendre les facteurs qui permettent d’atteindre une performance optimale est essentiel pour quiconque prépare une compétition. En se posant les bonnes questions et en identifiant les éléments cruciaux, on peut mieux se préparer et maximiser ses chances de réussite. Voici un tour d’horizon des facteurs importants à maîtriser pour performer.

Commençons par votre cheval.

Pour être au maximum de son potentiel le jour J votre cheval doit :

1. Etre physiquement prêt. C’est toute la question du planning d’entraînement. Comment répartissez-vous le travail dans la semaine ? Est-il suffisant ? Ou au contraire, trop intensif ? Quel est le planning de la semaine avant concours ? La veille ? Chaque cheval a des besoins propres. Certains ne font rien la veille d’une compétition, d’autres un extérieur, d’autres une longe, etc . C’est à vous de voir, sans suivre aveuglément ce que fait Mr X ou Mme Y, ce qui convient le mieux, par essai-erreur et en échangeant avec des personnes dont le conseil est précieux. S’interroger sur le transport est aussi pertinent. Comment votre cheval réagit-il au transport ? Quand les distances à parcourir sont longues, comment gérez-vous le temps de récupération derrière ? Là encore en fonction de vos observations, peut-être aurez-vous des choses à réajuster avec une prise en charge musculaire à l’arrivée ou un moment de marche. Quand les concours se passent sur plusieurs jours, les habitudes changent, et cela crée de l’anxiété. Que faites-vous alors ? Tout ceci est loin d’être exhaustif, mais vous comprenez l’idée.

2. Etre mentalement prêt. L’environnement de concours (les bruits, la musique, les applaudissements) est par nature anxiogène pour ces animaux qui vivent dans le silence. Certains y sont plus sensibles que d’autres, mais pour tous, ce n’est pas un moment ou un endroit confortable. Aussi la prise en charge de l’aspect mental de votre cheval doit faire partie de vos préoccupations. Un cheval anxieux, concentré davantage sur son environnement que sur vous, ne pourra en aucun cas être performant.

 

 

 

3. Etre techniquement prêt. C’est-à-dire, plus les épreuves vont être techniques et grosses, plus le niveau de dressage doit être fin et précis. Ici, c’est à vous, avec votre coach, de vous interroger sur, d’une part, ce qui est demandé à votre cheval, et d’autre part, est-ce qu’il sait le faire. Ici, on peut penser aux courbes serrées dans un barrage, à la capacité à « revenir » ou au contraire à « repartir », à ne pas sortir du couloir des aides à l’abord, à la réponse à la jambe, etc . En résumé, votre cheval est-il techniquement prêt à courir l’épreuve dans laquelle il est engagé.

 

 

 

Passons au cavalier.

Pour être au maximum de son potentiel le jour J, le cavalier doit : 

4. Etre en bonne forme physique.Il s’agit de la question de la condition physique mais aussi, de l’état de fatigue. Ici, je reprendrai simplement l’entête de la fiche de l’IFCE qui traite de ce sujet : « L’Equitation est un « SPORT » qui demande au cheval ET au cavalier de nombreuses qualités physiques et mentales. Tous deux doivent être considérés comme de véritables athlètes, tenus d’être en permanence au meilleur de leur forme pour progresser ensemble ». De nombreux cavaliers de haut niveau ont intégré dans leur quotidien des exercices de préparation physique. Michel Robert souligne d’ailleurs : « comment espérer décontracter un cheval si on est soi-même raide et contracté ? ». Il est évident qu’inclure dans sa pratique quotidienne quelques minutes d’étirements ou d’assouplissements ne pourra que vous faire gagner en décontraction et en « liant » une fois à cheval. Cela peut aussi constituer une bonne entrée dans la compétition, un moment où vous vous concentrez sur vous et sur votre corps pour être bien dès que vous vous mettez en selle. Vous trouverez sur le site de l’IFCE ou de la FFE, ainsi que sur YouTube, des idées d’exercices. Faites votre propre liste de mouvements, celle qui vous aide. Concernant la fatigue, n’oubliez pas que lorsque vous êtes fatigué, vous êtes deux fois plus vulnérable au stress et aux pensées négatives. Donc, vous aussi, prévoyez des moments de repos pour aborder votre compétition le plus reposé possible.  

5. Etre mentalement prêt. Car le jour J vous avez besoin d’être concentré sur votre technique et sur ce que vous avez à faire, et pas sur les 40 000 pensées qui traversent votre esprit. Vous devez être à 200% présent ici et maintenant. Aussi, la préparation mentale est indispensable si on veut être performant. Comme vous avez APPRIS à monter à cheval, vous devez aussi APPRENDRE à utiliser toutes vos ressources mentales pour rester focus. Avoir un préparateur mental n’est pas un signe de faiblesse mais au contraire un signe de force et de lucidité. 

 

 

6. Etre techniquement prêt. Comme pour votre cheval, vous devez vous aussi être techniquement au point. Si vous engagez un GP 125 ou une reprise Am Elite, vous devez avoir les compétences techniques qui vont avec le niveau d’épreuve. C’est parfois le plus difficile : être honnête et objectif envers soi-même. Beaucoup de cavaliers se surestiment et engagent des épreuves pour lesquelles ils ne sont absolument pas prêts. L’inverse est vrai aussi, mais c’est moins dommageable pour le cheval et pour la performance que l’on cherche. Alors, sans se juger, il est toujours bon de se demander « suis-je techniquement prêt pour ce niveau d’épreuve ? »

 

 

7. Etre bien entouré. L’un des acteurs importants de votre réussite, et parfois de votre non réussite, c’est votre coach. Des mots mal choisis avant d’entrer en piste ou, un entraînement quotidien qui ne vous correspond pas peuvent nuire à votre performance. A vous de voir si votre coach est un élément porteur ou pas. Votre situation familiale, votre entourage, doivent aussi être pris en compte. Si vous venez de vivre un moment personnel particulièrement difficile, cela pourra avoir des effets délétères. Même si cela n’est pas forcément vrai chez tout le monde. Mais vous devez être conscient de l’influence que votre situation personnelle peut avoir, pour agir en conséquence. De même, un entourage stressé n’est pas un élément aidant. Les émotions sont contagieuses. Si vous le pouvez, entourez-vous des personnes qui vont avoir un effet bénéfique, et demandez aux autres de venir vous voir après l’épreuve.

 

Terminons avec un facteur qui doit aussi être pris en considération :

Le facteur chance Il ne faut jamais ignorer qu’il y a maintes choses qui ne sont pas sous votre contrôle : le nombre et le niveau de vos adversaires, l’ordre de départ (passer en premier ou en dernier par exemple), la météo (le gros orage qui éclate avec une pluie diluvienne quand c’est votre tour) . Tout ceci peut intervenir aussi bien pour vous aider à gagner que pour vous faire échouer. Plus vous travaillerez à développer vos facteurs de performance, plus vous mettrez justement, toutes les chances de votre côté. Mais il restera toujours cette part de hasard, cette petite touchette qui dans un cas fait rouler la barre dans les fiches, dans l’autre la fait tomber. Accepter qu’il existe un facteur chance doit avoir un objectif = se libérer de la pression d’un résultat qui n’est pas sous votre total contrôle pour vous focaliser sur ce qui l’est = les moyens de l’atteindre.

 

Voilà un rapide tour d’horizon de vos différents objectifs, des questions à vous poser et des éléments à développer tout au long de votre saison. Peut-être que pour vous cette liste n’est pas complète. Peut-être pensez-vous à un autre facteur que vous souhaitez consigner quelque part. N’hésitez pas à m’en faire part !