L' ancrage

I. Définition & mécanisme de l’ancrage

« En PNL, l’ancrage désigne le processus d’association d’une réaction interne avec un déclencheur, interne ou externe, de façon à ce que la réaction puisse s’actualiser à nouveau, rapidement (…) »

En d’autres termes, l’ancrage est une technique qui permet d’associer un état mental – émotionnel spécifique à un stimulus, pour pouvoir le déclencher sur commande. Pratique non ?

L’ancrage est un phénomène qui se produit naturellement. C’est de lui dont il est question dans l’exemple ci-dessous.

« Sans avoir toutes ces années respiré ne serait-ce qu’une bouffée d’air marin, alors que je marchais, seul, à la faveur d’une randonnée botanique, du cœur de la vallée du Mississippi jusqu’au golfe du Mexique, en Floride, loin de la côte, mon attention entièrement tournée vers la splendide végétation tropicale alentour, je reconnus soudain une brise de mer parmi les palmiers et les vignes enchevêtrées, qui sur-le-champ réveilla et libéra mille associations latentes, me faisant redevenir le petit garçon que j’avais été en Écosse, comme si toutes les années qui s’étaient écoulées depuis avaient été annihilées. »                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        “The Mountains of California” – J. Muir

Le mécanisme de l’ancrage est assez simple à comprendre : des stimuli particuliers (ici, l’odeur de la mer) ont rappelé des souvenirs, et ces souvenirs, ont à leur tour construits les mêmes émotions. Comme vous le voyez, même des années après, cette association est toujours très opérationnelle, et se produit involontairement.

Pour ma part, le fait de sentir l’odeur si particulière d’une crinière de poney shetland, rappelle immédiatement les souvenirs de l’enfance, la naissance de la passion, et une indescriptible sérénité. Quand j’habitais en Bretagne, je me souviens également avoir parcouru pas mal de kilomètres à la recherche d’un cheval en écoutant de la musique celtique. Aujourd’hui, certaines chansons, me ramènent immédiatement sur ces routes et me font ressentir ce que je ressentais à l’époque, un sentiment de nouveau chapitre à écrire, et la joie et l’exaltation qui vont de pair.

Ce qui est fascinant ici, c’est de voir qu’un stimulus peut ramener instantanément un souvenir (aussi ancien soit-il), et construire une émotion bien particulière. Comme ce phénomène existe naturellement, la question s’est alors posée de savoir comment il pouvait être utilisé volontairement, pour installer quand on le souhaite, l’état interne, dont on a besoin.

II. Utilité de l’ancrage

Si vous montez stressé, fatigué, en colère, anxieux, maussade ou découragé, il y a peu de chances que vous ayez une bonne séance ou que vous réalisiez une belle performance, voire aucune. En revanche, si vous vous sentez fort, confiant, apaisé, libéré, vous serez alors capable de mettre en place une multitude de comportements.

Rappelez-vous que tout commence avec votre état.

Et vous devez arrêter de croire que vous ne pouvez pas agir sur votre état.

Je vais illustrer cela rapidement avec l’exemple de Florent Manaudou qui a utilisé la technique de l’ancrage.

Pour pouvoir utiliser son potentiel à son maximum lors des qualifications pour les JO de Londres en 2012, Florent Manaudou a travaillé avec son préparateur mental sur la manière d’installer, juste avant les courses, l’état d’esprit dans lequel il était le plus efficace. Il a identifié que le sentiment qui lui servirait le plus était celui « d’être plus fort que tout le monde ».

Ils ont alors cherché à quel moment il a ressenti cela. Il s’agissait d’une séance de musculation au cours de laquelle le nageur a réalisé une performance qu’aucun de ses coéquipiers n’a pu égaler. Il ne restait plus qu’à trouver un stimulus à associer, et ce fut le mot « Puissance ».

L’entraînement consista ensuite, grâce à la répétition, à consolider l’association et à rendre de plus en plus facile l’accès à l’état désiré. Au départ, le mot « puissance » était utilisé pour rappeler le souvenir et le sentiment d’être plus fort que tout le monde. Au fur et à mesure du temps, et des répétitions, le seul mot pu déclencher directement le sentiment sans passer par le souvenir.

Cela semble avoir aidé Florent qui décrocha l’or aux Jeux.

 

Pour résumer :

  • Recherche de l’état interne dont il avait besoin pour performer ? Se sentir plus fort que tout le monde
  • Recherche de l’expérience dans laquelle il a ressenti le sentiment d’être plus fort que tout le monde ? Quand aucun autre athlète n’a pu soulever le même poids que lui en développé couché.
  • Recherche du stimulus qui lui permettra de rappeler ce souvenir ? Il a choisi le mot « puissance
  • Association – Ancrage
  • Répétition pour rendre de plus en plus rapide et facile l’accès à l’émotion

    L’ancrage peut donc vous aider à installer le bon état interne et à y faire appel quand vous en avez besoin.

III. Autres acceptions

On trouve d’autres définitions à propos de l’ancrage. Certains thérapeutes vous le présenterons comme un moyen de “s’enraciner”, d’être “ancré dans le sol”.

Ici, il est davantage considéré comme une technique qui permet de quitter le mental pour se relier à la terre. Comme le dit Arnaud Joubaire dans un article consacré à l’ancrage, “S’ancrer, c’est sortir de sa tête et l’installer dans ses pieds”. C’est donc davantage un moyen de s’apaiser et d’installer une certaine sérénité.

L’ancrage peut aussi être connu sous la forme d’un biais cognitif qui se produit lorsque nous accordons trop d’importance à la première information que nous recevons lors de la prise de décision. Cette information initiale, appelée « ancre », a tendance à influencer fortement nos décisions ultérieures, même si elle n’est pas nécessairement pertinente ou précise.

Le biais d’ancrage peut se manifester de différentes manières. Par exemple, si quelqu’un vous demande de deviner la population d’une ville et commence en disant « Est-ce que la population de cette ville est supérieure ou inférieure à un million d’habitants ? », cette question peut servir d’ancre. Même si vous savez que la population réelle de la ville est probablement beaucoup plus basse, l’ancre d’un million d’habitants peut influencer votre estimation ultérieure et la faire paraître plus élevée que si l’on n’avait pas donné d’ancre.

Ce biais est courant dans de nombreuses situations de la vie quotidienne, de la négociation de prix à la prise de décision en matière d’investissement. Les publicités, par exemple, utilisent souvent des prix barrés pour créer un ancrage et faire paraître le prix réduit plus attractif.

Le biais d’ancrage est important à comprendre car il peut entraîner des décisions irrationnelles et influencer négativement la qualité de nos choix. Pour minimiser son impact, il est utile de reconnaître quand il se produit et d’essayer de prendre du recul pour évaluer l’information de manière plus objective, en remettant en question l’ancre initiale et en cherchant des données supplémentaires pour étayer nos décisions.

Voilà, je pense que vous savez maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur l’ancrage et si vous voulez essayer, je suis là !!!

Références bibliographiques :

  • « Le grand livre de la PNL » – Catherine Cudicio – Ed° Eyrolles
  • Préparation mentale – Technique d’ancrage de PNL – Florent Manaudou – Performance et Coaching – Pierre Cochat – Youtube
  • « L’ancrage en PNL » Institut REPERE – Robert Dilts