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Etre techniquement prêt

Si votre cheval doit être capable de faire face aux difficultés qui se poseront dans le niveau d’épreuve que vous aller courir, vous devez, vous aussi en être capable. Une de nos plus grosses erreurs est de ne pas savoir identifier notre niveau réel, et se surestimer. J’ai vu des cavaliers partir sur des épreuves de cross avec une assiette déplorable. Mais jamais ils ne se seraient « abaissés » à faire quelques semaines de mise en selle pourtant plus que nécessaire pour leur propre survie !!! Avoir la lucidité et l’humilité de se regarder tel que l’on est n’est pas chose facile. Mais, même si c’est difficile de dire « là, je ne sais pas faire », c’est indispensable. J’ai le souvenir d’une coachée avec qui j’ai travaillé qui refusait de voir cela. Elle sortait en 130 et tous les concours étaient compliqués. Persuadée que c’était à cause de son stress, nous avons travaillé ensemble. Malgré le fait qu’elle progressait là-dessus, le résultat était le même, elle sortait toujours avec minimum 12 points de pénalité. Après le stress, ce fut le cheval qui fut remis en question. Un jour, elle demanda à un ami à elle, cavalier professionnel, de le sortir en épreuve. Et là, magie, le cheval sort sans fautes. Comme elle était plutôt objective et intelligente, elle en a conclu elle-même qu’elle devait progresser en technique. Nous avons donc échangé sur le fait de redescendre de catégorie pour affiner son équitation. Elle l’accepta, alors que cela était hors de question au début du coaching. Après plusieurs parcours sur plus petit, elle retrouva le chemin du sans fautes et revint « crescendo » sur ses 130. Elle comprit à ce moment là que ses parcours catastrophiques du début étaient logiques. Il lui manquait de la technique, or, sur ces hauteurs là, cela ne pardonne pas. Seulement voilà, c’est elle-même qui dira, « mon égo parlait et 130 c’est la classe« . Ce à quoi j’ai répondu « c’est moins la classe à 24 points….« 

Il y a des coachs qui vont vous dire, avec honnêteté et bienveillance, que vous n’êtes pas prêt à engager telle ou telle épreuve. Mais tous ne le feront pas, car cela reste quelque chose de difficile. Alors c’est à vous de vous regarder avec objectivité et bienveillance, et de savoir si vous êtes techniquement prêt ou pas. Et si vous ne l’êtes pas, est-ce un problème ? Ne confondez pas ce que vous êtes avec ce que vous faites. Souvent quand on se dit que l’on est pas au niveau, tout de suite on se sent « nul ». On est « nul ». Non, vous n’avez pas encore développé toutes les compétences pour le moment. Cela n’a rien à voir avec ce que vous êtes, cela a à voir avec ce que vous faites, ou ce que vous ne savez pas encore faire.